Nomenclature de la guillotine

Document PDF

Bascule, lunette, déclic, etc.

Découvrez les noms de tous les organes qui composent la machine en consultant le document ci-contre.

Cette infographie a entièrement été réalisée par l’exécuteur en chef. 100% fait main, 100% vectorielle.

Bonne consultation.

Nouveau site internet

Le site Modèle Berger 1889 s’offre une refonte moderne : one-page site, responsive design, Retina display, video header, images parallaxe, etc.

Vous y trouvez plans, photos et vidéos pour réaliser vous même cette réplique.

Bonne visite…

La triple exécution des chauffeurs de la Drôme

Les chauffeurs de la Drôme étaient des malandrins qui s’introduisaient la nuit dans des maisons. Ils sont surnommés ainsi car ils torturaient les habitants en leur brûlant les pieds dans leurs cheminées, pour s’emparer de leurs économies. Les victimes étaient ensuite assassinées. Ils feront au moins 18 victimes.

Leurs exactions se sont produites entre 1905 et 1908, dans la campagne autour de Valence et Romans-sur-Isère.

La bande des chauffeurs de la Drôme est composée de quatre hommes : Octave-Louis David, Pierre-Augustin-Louis Berruyer, Urbain-Célestin Liottard et Jean Lamarque.

Ces malfrats agissaient la nuit et reprenaient leurs activités professionnelles le jour, ce qui explique que les faits se soient inscrits dans la durée.

Octave-Louis David, Pierre-Augustin-Louis Berruyer et Urbain-Célestin Liottard sont arrêtés. Mais Jean Lamarque échappe à la police.

Les trois prévenus sont jugés et condamnés à mort par les assises de la Drôme le 10 juillet 1909. Ils sont guillotinés à tour de rôle le matin du 22 septembre 1909.

Pierre-Augustin-Louis Berruyer, réveillé à 5h30, déclare : « J’ai commis des crimes, c’est vrai, je méritais les travaux forcés, mais pas la mort, c’est trop cher payé ! ».

Anatole Deibler reçoit son premier client Octave-Louis David

La triple exécution attire une foule importante et de nombreuses photographies sont prises malgré l’interdiction. Les clichés auront un énorme succès, notamment sous forme de cartes postales.

La corde est fixée au crochet du mouton en utilisant le double anneau en huit afin de remonter le couperet pour le prochain client

Octave-Louis David va à la guillotine en roulant les épaules « Salut, salut ! Allons, à la butte ! ». En direction de l’aumônier « Bon, bon, ça va bien, une autre fois… A cet été, sur la glace ! » Sur la bascule, il s’exclame « Alllez-y ! Allez-y ! Bonjour la compa… ».

Le couperet est hissé vers le chapiteau où la flèche va se clipper dans la pince, la corde va être détachée en tirant sur la cordelette. La guillotine est bientôt prête à accueillir le client suivant

Urbain-Célestin Liottard est guillotiné en dernier, le juge ayant conclu qu’il était le plus actif dans le gang. Il grogne et frémit de peur en voyant la guillotine et se laisse basculer sans plus de réaction.

Fin des exécutions, nettoyage de la bassine, on aperçoit les corps dans le panier

Il aura fallu 7 minutes à Anatole Deibler et ses assistants pour exécuter les 3 condamnés.

Quant à Jean Lamarque, il est condamné à mort par contumace. Il sera gracié par le président Armand Fallières. Sa sentence sera commuée en une peine de travaux forcés à perpétuité, au bagne de Cayenne.

Il est à noter que les violences commises par les chauffeurs de la Drôme ont amené Georges Clémenceau à créer les brigades de police mobiles « brigades du Tigre ».

13 guillotines Berger subsistent de part le monde

Algérie, Alger, musée des martyrs (ou de la guerre), Berger 1868
Berger 1868 du musée d’Alger
Guillotine Berger 1868 avec la flèche sur l’avant du mouton et une encoche sur la lunette pour que la flèche ne défonce pas la lunette lors de la chute. Les modèles suivants à partir de 1870-71 ont la flèche sur l’arrière
L’équipe du film « la bataille d’Alger », derrière la vraie guillotine modèle 1868. Cette machine fut aussi utiliser pour le film « Zabana »
Vietnam, Hô-Chi-Minh-Ville, Musée des crimes de guerre, Berger 1889

Vietnam, Hanoi, Hoa Lo Prison (maison centrale), Berger 1889
Remarquez que le musée a fixé la lame dans le mauvais sens et que la barre de fixation du bas est au milieu !
Vietnam, Hanoi, musée de la guerre, Berger 1889
Remarquez qu’il manque les ressorts de réception du mouton, et que la lame est fixée à l’envers !
Nouvelle Calédonie, musée de Bourail, Berger 1903
La guillotine du musée Bourail en Nouvelle Calédonie avec une représentation de l’exécuteur Macé
Tahiti, musée de Tahiti (*) 50% reproduction ?
La guillotine de Ferdinand Meyssonnier (*) 50% reproduction ?
Ferdinand Meyssonnier était l’exécuteur des arrêtés criminel à Alger. La photo date de 2006, la guillotine a été remontée pour l’occasion
Photo de la guillotine de Meyssonnier pour la vente d’avril 2009, mise à prix 1.000.000 €

(*) Les guillotines de Tahiti et de Meyssonnier semblent être composées moitié-moitié d’une même bécane et à 50% de reproduction

Guyane, bagne de Saint-Laurent, Berger 1889
La guillotine au bagne de Saint-Laurent en Guyane

Test de la guillotine en Guyane en 1940 :

Sur la chute du couperet on voit un des ressort être éjectés, l’exécuteur le remet en place (crédit : Gettyimages)

Saint-Pierre-et-Miquelon, musée de l’Arche, Berger 1889
La Veuve de Saint-Pierre au musée de l’Arche (photo : Bois de Justice)
La guillotine de la Martinique / Guadeloupe

Entreposée (demontée) au sous sol du musée des prisons à Fontainebleau (amenée à la Martinique par Obrecht en 1964 et rapatriée en 2001).

Suède, Stockholm, musée national, Berger 1903
La France a vendu cette guillotine à la Suède. Ils l’ont utilisée une seule fois en 1910 pour l’exécution de Johan Alfred Ander. Il fut la dernière personne à être exécuté en Suède
France, MUCEM de Marseille, Berger 1871-1880 avec la lame décalée

Le musée expose une des 2 dernières guillotines, l’autre est entreposée.

Une des 2 dernières guillotines de France au MUCEM à Marseille (remarquez la particularité de la lame décalée) (2013) (l’une était postée à Fresnes et l’autre aux Baumettes)
Photo (1981) de la lame assymétrique avec les trous de fixation décentrés. On retrouve trace de cette variation j’usqu’en 1905. La guillotine utilisée en France pour la dernière fois en 1977 date autour de 1891 et il y a eu une modification vers 1905 pour des raisons inconnues
La guillotine de Frenes montée avec la lame symétrique (1981) (photo : Bois de Justice)
La réplique grandeur nature du Henker Museum à Sissach en Suisse, construite en 2006
Réplique à l’échelle 1:1 d’après les plans de Bois de Justice qui a eu l’occasion d’identifier et de mesurer la Veuve de Saint-Pierre (photo : Bois de Justice)
Plus de 4 mètres (photo : Bois de Justice)
Il ne s’agit pas de la guillotine Suisse mais d’une réplique d’une Berger Française, celle de Deibler (photo : Bois de Justice)

L’exécution d’Eugène Weidmann

Les images noir & blanc de ces 2 films montrent l’exécution sous 2 angles, face à la guillotine, et de côté face à la prison

A Versailles le 17 juin 1939 :

Devant la prison de Versailles, Eugen Weidmann va expier. La scène est filmée depuis un balcon. Ces images feront le tour du monde et les autoritées Françaises mettront un terme aux exécutions publiques dès le 24 juin 1939.

Aux commandes, Henri Desfourneaux, qui succéda à Anatole Deibler cette année même. Les journalistes n’ont pas manqué de critiquer son inexpérimentation car il y a eu un petit blanc entre la fermeture de la lunette et la chute du couperet. Pourtant, à l’époque d’Anatole Deibler, il était l’exécuteur adjoint.

Derrière la guillotine, c’est André Obretch qui place la tête du condamné pour que le cou se présente bien sous le couteau. Il recule avant le moment fatidique pour ne pas être éclaboussé de sang.

André Obretch deviendra l’exécuteur en chef en 1951.

Ce jour de 1939, il y avait une deuxième caméra montrant la scène de biais :