Les chauffeurs de la Drôme étaient des malandrins qui s’introduisaient la nuit dans des maisons. Ils sont surnommés ainsi car ils torturaient les habitants en leur brûlant les pieds dans leurs cheminées, pour s’emparer de leurs économies. Les victimes étaient ensuite assassinées. Ils feront au moins 18 victimes.
Leurs exactions se sont produites entre 1905 et 1908, dans la campagne autour de Valence et Romans-sur-Isère.
La bande des chauffeurs de la Drôme est composée de quatre hommes : Octave-Louis David, Pierre-Augustin-Louis Berruyer, Urbain-Célestin Liottard et Jean Lamarque.
Ces malfrats agissaient la nuit et reprenaient leurs activités professionnelles le jour, ce qui explique que les faits se soient inscrits dans la durée.
Octave-Louis David, Pierre-Augustin-Louis Berruyer et Urbain-Célestin Liottard sont arrêtés. Mais Jean Lamarque échappe à la police.
Les trois prévenus sont jugés et condamnés à mort par les assises de la Drôme le 10 juillet 1909. Ils sont guillotinés à tour de rôle le matin du 22 septembre 1909.
Pierre-Augustin-Louis Berruyer, réveillé à 5h30, déclare : « J’ai commis des crimes, c’est vrai, je méritais les travaux forcés, mais pas la mort, c’est trop cher payé ! ».
La triple exécution attire une foule importante et de nombreuses photographies sont prises malgré l’interdiction. Les clichés auront un énorme succès, notamment sous forme de cartes postales.
Octave-Louis David va à la guillotine en roulant les épaules « Salut, salut ! Allons, à la butte ! ». En direction de l’aumônier « Bon, bon, ça va bien, une autre fois… A cet été, sur la glace ! » Sur la bascule, il s’exclame « Alllez-y ! Allez-y ! Bonjour la compa… ».
Urbain-Célestin Liottard est guillotiné en dernier, le juge ayant conclu qu’il était le plus actif dans le gang. Il grogne et frémit de peur en voyant la guillotine et se laisse basculer sans plus de réaction.
Il aura fallu 7 minutes à Anatole Deibler et ses assistants pour exécuter les 3 condamnés.
Quant à Jean Lamarque, il est condamné à mort par contumace. Il sera gracié par le président Armand Fallières. Sa sentence sera commuée en une peine de travaux forcés à perpétuité, au bagne de Cayenne.
Il est à noter que les violences commises par les chauffeurs de la Drôme ont amené Georges Clémenceau à créer les brigades de police mobiles « brigades du Tigre ».
Les images noir & blanc de ces 2 films montrent l’exécution sous 2 angles, face à la guillotine, et de côté face à la prison
A Versailles le 17 juin 1939 :
Devant la prison de Versailles, Eugen Weidmann va expier. La scène est filmée depuis un balcon. Ces images feront le tour du monde et les autoritées Françaises mettront un terme aux exécutions publiques dès le 24 juin 1939.
Aux commandes, Henri Desfourneaux, qui succéda à Anatole Deibler cette année même. Les journalistes n’ont pas manqué de critiquer son inexpérimentation car il y a eu un petit blanc entre la fermeture de la lunette et la chute du couperet. Pourtant, à l’époque d’Anatole Deibler, il était l’exécuteur adjoint.
Derrière la guillotine, c’est André Obretch qui place la tête du condamné pour que le cou se présente bien sous le couteau. Il recule avant le moment fatidique pour ne pas être éclaboussé de sang.
André Obretch deviendra l’exécuteur en chef en 1951.
Ce jour de 1939, il y avait une deuxième caméra montrant la scène de biais :